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Type de publication et date de parutionOuvrage
Paru(e) le

Ville et patrimoine en Palestine

Une ethnographie des savonneries de Naplouse

ISBN 13 9782811106829 348 pages.

Résumé

L’admission de la Palestine comme membre de l’Unesco, le 31 octobre 2011, a réaffirmé le caractère éminemment politique de la reconnaissance internationale des objets du patrimoine palestinien, au coeur du conflit de légitimité territoriale avec l’État d’Israël. 

 

Description complète

Hors-texte de 16 pages.

L’admission de la Palestine comme membre de l’Unesco, le 31 octobre 2011, a réaffirmé le caractère éminemment politique de la reconnaissance internationale des objets du patrimoine palestinien, au coeur du conflit de légitimité territoriale avec l’État d’Israël. Cet ouvrage aborde le patrimoine palestinien par les pratiques ordinaires, en décalage par rapport aux enjeux politiques dont il se trouve immédiatement investi : il décrit le quotidien des dernières savonneries encore en activité à Naplouse, et en particulier de l’une d’entre elles, la savonnerie Tûqân.

L’industrie du savon à l’huile d’olive a occupé une place privilégiée dans l’économie de la ville de Naplouse. Production artisanale et villageoise traditionnelle, la fabrication de savon est devenue une industrie citadine qui connut son apogée au tournant du XXe siècle, contribuant à la richesse et au prestige des grandes familles de propriétaires. Aujourd’hui, malgré son déclin, le savon de Naplouse reste un symbole et un marqueur essentiel de l’identité de la ville.

En s’appuyant sur une enquête ethnographique menée de 2004 à 2007 dans la Naplouse de la seconde Intifada, Véronique Bontemps analyse la manière dont s’imbriquent au quotidien activités productives, pratiques de sociabilité et construction d’un rapport au patrimoine. À travers la description du petit monde de la savonnerie, elle aborde les difficultés d’une industrie locale en période de crise, les usages actuels de « leur » savon par les habitants de Naplouse (ou par ces nouveaux acteurs du patrimoine que sont les ONG), les mutations de la notabilité citadine, les savoir-faire et mémoires ouvriers, ou encore les recompositions des critères de la grandeur familiale en Palestine. Dans le contexte de bouclage des Territoires palestiniens occupés, on découvre les réalités d’un quotidien marqué par l’enfermement et la contrainte, mais également par l’inventivité et les pratiques de débrouille.

 

Véronique Bontemps est anthropologue et post-doctorante à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), en poste à Amman à l’Institut français du Proche-Orient (Ifpo, Jordanie). Elle travaille actuellement sur les circulations palestiniennes entre la Cisjordanie et la Jordanie, et partage son temps entre Amman et Naplouse.

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